Calvin Jr. Sherman
ARRIVE(E) LE : 18/05/2014 DISCUSSIONS : 122
| Sujet: LE CONTEXTE Mer 10 Déc - 12:32 | |
| ✘ « Avalon bay. 3 127 habitants. Municipalité du comté de Los Angeles, en Californie. Seule municipalité de l'île Santa Catalina, se trouvant en face de la baie de Los Angeles. Essentiellement orientée vers le tourisme et les services de transports de la côte. Outre la ville elle-même, les attractions principales sont : le port de pêche et son site réputé pour le surf. Le panorama que l'on a sur la baie principale est à couper le souffle, il... » Tu plies le dépliant dans ta poche. Tes lunettes de soleil sur le nez, tu portes ta main en visière, légèrement éblouit par le soleil. Derrière toi, tu entends le bateau qui t'a amené, repartir bruyamment. Tu te demandes toujours ce que tu fais ici. Tu observes donc le port en pleine effervescence, ses commerçants, ses bars, ses pêcheurs. Tu sais que tu finiras par trouver ta place dans ce petit monde loin de tout. De la pochette avant de ta valise, tu sors ton plan de la ville, cherchant où tu dois te rendre pour trouver la maison de ta tante. Tu te demandes pourquoi elle habite un endroit pareil, la scientifique qu'elle est devrait se trouver sur le continent d'aprés toi. Tu te dis que les poissons sont partout les mêmes, mais au fond, tu n'y connais rien. Tu ne te doutes pas une seconde des réelles motivations qui l'ont amené ici -les sirènes-. Ne comprenant rien au plan, tu entres dans un des bars demander ton chemin. À l'intérieur, tu es accueilli par une forte odeur de tabac et de poissons. Quelques marins au comptoir discutent bruyamment. « Long comme ma jambe, j'te dis ! C'tait pas un poisson ça ! J'm'y connais en poisson mon gars et c'en était pas un ! » Tu t'approches, prêt à l'interrompre, mais tu n'oses pas. « Tu ne vas pas encore me dire que tu penses que c'était une sirène ! Albert, ça fait trente ans que... » « Mais si j'te l'dis George ! » Tu te dis qu'il a un peu trop bu le vieux, alors tu t'adresses à l'autre homme et tu lui demandes ton chemin. Gentiment, il te renseigne.
✘ Sous le ponton, tu observes ce monde qui n'est pas le tien. Tu n'as toujours connu que l'eau, que le bleu de l'océan, que les profondeurs marines. Ce que tu vois t'attire et te fait peur à la fois. Tu te demandes comment des êtres ayant l'air si semblable aux tiens, peuvent être d'une cruauté sans pareille. Tu te ressasses les histoires dont on t'a toujours parlé, des horreurs dont ils sont coupables et de la prudence dont tu dois faire preuve. Tu te surprends à rêver de marcher aux près d'eux, une paire de jambes à la place de tes nageoires. Tu ne t'en sens pas capable. Alors tu retournes sous la surface. Tu jettes un dernier coup d'œil à ce monde avant de plonger vers les profondeurs. Tu te demandes ce que tes sœurs penseraient si elles savaient que tu t'étais approché si près de la ville. Mais au fond, tu t'en fiches complètement. Des petits poissons colorés s'approchent de toi, curieux, avant de s'enfuir. Tes longs cheveux flottants dans ton sillage, tu te demandes ce que serait ta vie si tu décidais d'aller à la surface.
✘ Tu es au cinéma. Tu as rendez-vous avec ce garçon dont tu es amoureuse depuis la primaire. Tu attends ce jour depuis que tu as huit ans, tu ne pouvais pas passer à côté. Tu t'es donc mise en valeur, enfilant un short te faisant des jambes de déesse. Galant, il vous a pris des sodas et du popcorn. Tu te diriges vers la salle pour voir le film, mais tu ne regardes pas où tu vas, tu le dévores des yeux. De toute façon, tu pense que c'est un film minable. Tu es blottie contre lui. Tu es tellement concentrée sur son physique de rêve que quand ton téléphone se met à vibrer, tu sursautes et te renverses dessus tout le contenu de ton soda. « Merde ! » Tu as peu de temps, dix secondes. Tu sais parfaitement qu'il te suffit d'une goutte d'eau pour que la transformation s'effectue, mais tu es imprudente. Un. Tu retires ton téléphone de ta poche. Deux. Tu te mets à courir. Trois. Tu te rues vers les sanitaires. Quatre. Heureusement que tu n'en étais pas loin. Cinq. La porte est toujours en train de se fermer que tu es déjà dans les toilettes handicapées. Six. Tu stresses. Sept. Tu y es juste à temps. Huit. Tu souffles. Neuf. Tu fermes les yeux. Dix. Tu t’effondres dans un bruit sourd. À la place de tes jambes, une queue semblable à celle d'un poisson. « Quelle conne ! » Tu ne peux pas te relever, mais tu fais de ton mieux pour te redresser. Tu fermes la porte à clef et tu te colles contre le mur. « Il doit me prendre pour une folle... » Tu entends la porte s'ouvrir. Tu sais que c'est lui, tu sais qu'il n'entrera pas plus. « Euh... Ça va ? » Tu cherches rapidement une excuse, quelque chose de potable. « Oui, c'est que ça à mouiller mon téléphone, et... euh... J'y tiens. » Tu es minable, tu ne sais pas mentir. Tu mets ta main près du souffle à air et tu ajoutes : « Laisse-moi le temps de le sécher ! » Le temps de te sécher. Tu entends la porte se refermer. Tu as tout fait foirer. Sur les coudes, tu remues ta nageoire. Stupide poisson. | |
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